Le Comité Exécutif et Bureau du Comité Bastille, réunis en Assemblée Générale, approuvé les dernières orientations de sa profonde réforme fiscale pour la France et l’Europe.
Assemblée générale annuelle – Compte-rendu du Président sortant
Elle s’est tenue le 5 Juin à Paris sur la péniche Bali de l’Association Alternat amarrée au Quai de Bercy.
Nouveau Président : Michel Meunier.
André Teissier du Cros, co-Fondateur, devient Président honoraire.
Ont participé : Membres du Bureau, Membres actifs et Associés présents :
Bernard Barthalay Économiste, Président, Manifeste Continental – Roger Brunelli Dirigeant d’Entreprise – Clément Carrue Inspecteur des Finances Publiques en Coopération Internationale – Marie Dalbard Architecte paysagiste – Antoine Dalbard Architecte – Jean-François Desplantes Chef d’Entreprise – Michel Duhamel Président Genodics SAS – Dimitri Henchoz Webmaster – Antoine Héron Président de Innovation Citoyenne & Développement Durable – Marie-Claude Lemoine Conseil en Image. Chargée de la Communication du Comité Bastille – Michel Meunier Président, Janus France, ancien Président Centre des Jeunes Dirigeants – Pierre Nicolas Philosophe et Romancier représentant le Mouvement Convivialiste – Stéphane Pierrot Chef d’Entreprise – Jean Rapenne Président LCEET, Secrétaire Général, CAP21 – Éric Sapin Président de l’Association Alternat – Philippe Segers Chef des Projets Européens HPC, GENCI – André Teissier du Cros Président fondateur du Comité Bastille – Yann Teissier du Cros ancien Cadre dirigeant d’Alstom-Transport.
Excusés, ont donné un pouvoir :
Hanna Clairière écologiste – Marc de Basquiat Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence (AIRE) – Georges Ben Samoun Parti Socialiste – Jacky Leccia Artisan – Claude Marani Webmaster – Dominique Pérot Chargé d’Affaires Anteac S. A – Olivier Rolot Président de RB Conseil – Maia Wodzislawska Paulin Gérante Paulin & Paulin – Antoine Sfeir Éditeur des Cahiers de l’Orient, Membre fondateur du Comité Bastille –Eric Wallez Président du Club des Épargnants, Trésorier du Comité Bastille.
Présentation et Approbation des comptes 2017
En l’absence du Trésorier, les Membres du Bureau ont accepté un rapport provisoire à date du 1er Juin 2018. Recettes cumulées 2016-2017: €11 100. En banque €2 043. Compte fournisseur: €950.
Election du Bureau et du Comité Exécutif.
André Teissier du Cros a confirmé son souhait d’être libéré de la fonction de Président, restant Président Honoraire. Michel Meunier a accepté de devenir Président. Le Bureau a pris acte du souhait d’Éric Wallez d’être libéré de la responsabilité de Trésorier, tout en acceptant de rester en fonction tant qu’un successeur ne s’est pas porté volontaire. Clément Carrue accepte la position de Membre du Comité Exécutif (CE), Conseiller en politique fiscale. Marie-Claude (Claudie) Lemoine celle de Membre du CE, chargée de la Communication. Michel Duhamel reste Membre du CE. Hubert Coste membre du Bureau, a demandé à en être libéré et à rester Membre Actif. Autres Membres du Bureau dont le mandat est renouvelé : Antoine Sfeir. Louis Bériot. Louis Berreur. Yann Teissier du Cros.
L’assemblée générale a voté à l’unanimité le renouvellement du Bureau et du Comité Exécutif.
André Teissier du Cros, dans son exposé introductif, a fait état des trois facteurs majeurs de la résistance au Projet de réforme fiscale appelé désormais Projet Impôt sur le Patrimoine Passif (IPP). Notre Projet suppose l’adoption par la France d’un ensemble de procédures imposant une discipline budgétaire, procédures capables de convaincre Bruxelles et les banques centrales de la crédibilité de cette discipline. Faute de quoi, le grand appel à l’épargne publique permettant la relance de l’activité par les Investissements à Très Long Terme (ITLT) dans la Conversion Biocompatible du pays s’opposerait à un veto de fait.
Or ces procédures sont indispensables pour faire admettre à nos partenaires européens, surtout nos amis à l’Est du Rhin, que l’appel à l’épargne publique ne constituera pas un endettement accru. En effet les Français eux-mêmes financeront les ITLT par des souscriptions d’obligations (endettement privé, domestique et non garanti sauf dans le cas de projets stratégiques) et des apports en Fonds Permanents (qui n’accroissent pas la dette).
Il constituera une reconquête de la démocratie et de la liberté d’entreprise et d’association face au pouvoir grandissant des banques systémiques et de la Financiarisation, donc rencontrera une résistance majeure de ces institutions et de la politique qu’elles imposent (Il n’Y A Pas d’Alternative, etc.) et qui nous condamne à la poursuite de l’austérité et en même temps à l’accroissement de la dette publique. Il aura pour effet un retour à une réglementation de l’industrie bancaire, des marchés financiers et en particulier de la bourse, décourageant la Politique du Stockholders’ Value Enhancement (maximisation de la valeur détenue par l’Actionnaire) qui permet, au détriment des Investissements à Très Long Terme (ITLT), de maximiser les profits financiers encore amplifiés par l’intervention des paradis fiscaux. Son rôle sera destiné à diminuer puis à disparaître lorsque tout Impôt sur le Revenu aura été aboli.
Cette réforme veut répondre aux deux grands défis qui menacent les économies de notre planète, qui sont
a) la dette mondiale et
b) la fraude fiscale généralisée et faiblement combattue.
Le 10 Avril, l’Institut de la Finance Internationale (IIF en anglais) annonçait que la dette mondiale atteint 237 trilliards de dollars, soit deux cent un mille milliards (201 000 000 000 000) d’euros. Environ 27.000 euros par être humain. Et elle augmente d’environ 7.000 milliards d’euros par an depuis dix ans. La situation mondiale est donc fondamentalement instable. L’utopie consiste à croire qu’elle peut durer encore longtemps. Certains experts disent que cela n’a pas d’importance que l’humanité doive tant à l’humanité puisqu’une dette envers soi-même est nulle. Faux, diront d’autres ! C’est aux prochaines générations que la dette est due. Les deux ont tort.
La dette publique mondiale totale résulte à tout moment de l’addition de dizaines de milliers de contrats de crédits à termes variables (1, 7, 15 ans…) entre états-nations et institutions financières, elles-mêmes empruntant aux Banques Centrales. Chaque année des contrats sont remboursés et d’autres les remplacent ou s’y ajoutent. Les taux d’intérêt (0,7% à 1,5% pour la France, pouvant monter à 7% et plus suivant les pays) dépendent surtout de l’histoire du pays en tant que créditeur. Par exemple la France fit défaut sur sa dette pour la dernière fois en 1797 (Voir ici).
La majorité d’entre nous (citoyens et entreprises) supportons chaque jour un remboursement net de la dette – au prix fort car nous payons au prix de détail – pendant que d’autres sont chaque jour net percepteurs de ces remboursements – qu’ils perçoivent au prix fort – pendant qu’eux-mêmes remboursent leur propre dette au prix de gros, donc faible et empochent la différence. Voir l’excellent site ici.
Conséquences pratiques : la dette étrangle l’économie (par le coût de son service). Elle bloque les investissements, notamment à très long terme et engendre du chômage et des destructions d’écosystèmes (par manque des investissements qui les protégeraient en créant les emplois qui manquent). Elle augmente les inégalités de conditions et cette situation est encore aggravée par le rôle des paradis fiscaux. A cause d’eux, 40 % des profits d’entreprises cotées échappent au fisc. Gabriel Zucman, économiste français de l’Université de Berkeley, évalue à 350 milliards d’euros le manque à gagner fiscal mondial. Le National Bureau of Economic Research – voir ici – estime qu’au moins 10% du PIB mondial, soit presque 8.000 milliards de dollars, est détenu par les banques offshore.
Mais des signaux alarmants sont une chose, le facteur précis qui peut déclencher une grande récession est autre chose. Aujourd’hui cela peut être l’endettement excessif des entreprises américaines ; un pays confronté soudain à une impasse financière plus une crise politique amorcée par un relèvement des taux d’intérêt ; une décision de plus de Donald Trump aggravant soudainement le contexte économique… ou encore un imprévu total.
Le Comité Bastille démontre qu’il est de plus en plus évident que la seule façon de faire reculer ces deux défis, passe par une imposition du Patrimoine (Actif Net) des personnes physiques. Ce qui n’est possible que si, en même temps, pour libérer la mobilisation de l’épargne et l’investissement, on réduit, puis abolit, tout impôt sur tout revenu, à commencer par celui sur les revenus de l’Entreprise (IS en France) : c’est le projet IPP. Parti avec sept fondateurs, le Comité Bastille mobilise aujourd’hui environ cinq cents décideurs, dirigeants, hauts fonctionnaires, banquiers, experts-comptables… et plusieurs économistes universitaires, dont Bernard Barthalay et François Morin.
Les Membres du Bureau ont voté à l’unanimité pour la poursuite des activités du Comité Bastille.
André Teissier du Cros a ensuite présenté sur PowerPoint (disponible sur demande de tous membres*) le Projet de réforme fiscale désigné Impôt sur le Patrimoine Passif, mis à jour en incluant les dernières améliorations et précisions apportées depuis 2016 :
* Comment nous proposons l’imprescriptibilité de fait de la fraude à l’IPP en respectant le droit international.
* Comment fonctionnera en pratique la Loi de Crédibilité et de Surveillance des Comptes publics imposant a priori (gestion prévisionnelle) la Discipline Budgétaire nécessaire pour solliciter l’épargne privée et se conformer aux directives européennes.
* Comment le financement des ITLT nécessaires pour pallier au changement climatique et pour investir dans la transition énergétique et la conversion biocompatible de l’économie restera compatible avec les impératifs européens de limitation de la dette publique.
* Arguments récents justifiant l’abolition de tous impôts sur tous revenus.
* Rappel de la stratégie suivie depuis les origines (2006). Etat du progrès en France et en Europe.
* Relations avec Ministère des Finances, avec autres membres du gouvernement actuel, avec divers partis et institutions.
Bernard Barthalay, Président du Manifeste Continental, a présenté le Comité d’Action pour la Démocratie en Europe (CADE) fondé par le Comité Bastille et le Manifeste Continental. Pourquoi le combat contre la financiarisation est indissolublement lié à la démocratisation de l’UE et de la zone euro. Ce que pourrait être une stratégie transnationale.
Jean Rapenne a fait le point sur les travaux en commun CAP21-Comité Bastille depuis 2014. Création le 16 Juin à Dijon de Comité Bastille Bourgogne, équipe locale promouvant le Projet IPP/TAN.
Clément Carrue a exposé ce que le Projet IPP/TAN changera pour la Direction Générale des finances Publiques. Présentation du nouveau site web avec son concepteur Dimitri Henchoz.
Questions diverses et Conclusion.
Nos prochains événements seront :
– Le 16 Juin à Dijon, création de la Section Bourgogne du Comité Bastille.
– Le 10 Juillet à St Hippolyte du Fort, réunion des membres locaux pour envisager la création de la Section Languedoc.
– En Septembre 2018, sur la péniche Bali, une conférence débat sur le Projet IPP/Tan qui tiendra compte de toutes les remarques entendues entre temps.
– En Décembre 2018, Clément Carrue nous confirme que l’Institut de Gestion Publique et de Développement Èconomique (IGPDE) organisera une conférence publique d’évaluation du Projet IPP/TAN.
André Teissier du Cros