LES ORIGINES EXACTES DE LA VIE SONT ENCORE UN MYSTÈRE. MAIS NOUS SAVONS PAR SES MANIFESTATIONS QU’ELLE OBÉIT À DES LOIS, NOTAMMENT CELLES DE L’ÉVOLUTION.
Toute espèce vivante s’adapte à un environnement qui change lui-même et le succès de chaque espèce se constate par un fait simple : la Survie. Ainsi quatre êtres vivants exceptionnellement anciens (cent millions d’années et plus) comme la fougère, le cafard, le requin et la fourmi, donnent l’exemple du succès puisqu’ils sont encore là, alors que tant d’autres qui étaient en compétition avec eux ont disparu.
Le droit que la nature attribue à chaque être vivant est celui de la force. Elle l’attribue de fait, car la nature n’est pas juriste… Chaque individu d’une espèce s’efforce de se survivre d’abord à lui-même. C’est le plus gros mâle phoque qui a droit aux femelles et à la place sur le plus haut rocher de la crique, c’est la poule la plus forte qui impose son droit prioritaire à picorer le ver qui sort du sol. Le premier occupant d’un territoire qu’il veut s’approprier y arrivera par la force et la violence. Le droit du plus fort est le seul droit naturel, y compris pour les ancêtres de l’homme qui étaient des primates parmi d’autres, se distinguant par la station verticale.
L’être humain capable d’humanité se distingue des autres primates par ce qu’il invente des concepts originaux : Vérité, Justice, Bienveillance, Droits de l’Homme, État de Droit (République), Souveraineté du Peuple (Démocratie) etc. Il invente ces concepts, insistons bien, seulement depuis quelques millénaires, alors qu’Homo Sapiens existe depuis au moins cent mille ans. Ces concepts créés par l’humain sont donc des artefacts ; ils sont artificiels et c’est une qualité.
Ces droits découlent d’un seul droit originel : l’Être Humain revendique le droit à la vie et cherche à bâtir un ordre politique qui respecterait ce droit absolument. Pourquoi y prétend-t-il ? Son raisonnement d’humain capable d’humanité est :
- Je n’ai pas demandé à naître.
- Je n’ai pas demandé à vivre à cette époque et dans ce pays précis.
- Je n’ai pas choisi mon sexe.
- Je n’ai pas choisi mes parents, ni mes frères et sœurs.
- Si je suis né/e c’est qu’ils m’ont voulu/e dans une société qui les y a encouragés, parce que chaque vie n’a qu’un temps et qu’il faut que la procréation fonctionne pour assurer le renouvellement des générations. Et ce renouvellement, c’est moi.
- Vous, famille, société et nation, avez voulu que je vive ; et bien, soyez logiques avec vous-mêmes.
- Je demande ce droit à la vie.
- Je vais tenter de jouer ce jeu, mais voyons quelles cartes me sont distribuées.
- Le droit à la force ne m’intéresse pas, parce que je ne suis pas un animal.
- Je revendique le droit à une vie humaine, se distinguant d’une vie animale ; ce n’est pas un droit à n’importe quelle vie. Une vie d’esclave ou de cochon qu’on engraisse pour le manger ou de chair à canon qu’on forme à charger au tambour, n’est pas mon idée de la vie.
* Il demande à ceux qui l’ont mis/e au monde de le guider à ses débuts (enfance, adolescence) vers une vie humaine, donc digne. Dignité. Elle impliquera aussi une mort digne, mort accompagnée par d’autres qui sont conscients de qui va mourir et qui veillent avec compassion à ce qu’il reste jusqu’au dernier souffle, un être humain qu’on connaît et qui laisse une trace écrite indélébile afin qu’il contribue à l’Histoire.
* Il demande une vie qui ait un sens qu’il comprenne, auquel il puisse adhérer. Ce pourquoi il faut qu’il puisse s’instruire, s’informer et trouver une réponse à ses questions.
* Il demande que la Vérité ne lui soit pas interdite s’il la cherche. Pour qu’il la cherche, il doit être libre de la chercher là où son esprit curieux le mène. Liberté.
* Il demande à ce qu’une vie d’être humain, ait un sens et implique la liberté de pensée et d’expression, hors d’atteinte de tout pouvoir. Cela s’appelle Laïcité.
Liberté veut dire prise de risques et responsabilités qu’il accepte. La sanction de ses erreurs ou de ses fautes peut venir de la force des choses, tempête ou inondation. Elle peut aussi venir de ce qu’il a causé un dommage à autrui ou même à la société. Il est alors sanctionné par la loi. Justice. Et il peut lui aussi être victime des malversations de ses semblables. Là, il exige l’égalité devant la loi qui doit être la même pour tous. Égalité.
Cette même loi pour tous, ne peut évidemment pas du tout garantir une égalité en tout, une égalité des conditions mêmes. Donc des nouveaux nés si proches en conditions au départ vont devenir des humains très différents en goûts, talents, caractère, fortune matérielle, pouvoir d’influence, créativité…
Il l’accepte, mais il suppose que, dans cette société humaine où il a été parachuté pour y participer à son tour, la sagesse des lois est suffisante pour que des fortunes ne puissent être formées qu’en résultat d’une véritable création de richesses bénéfique aux autres, et non pas par la spoliation d’une foule d’êtres humains pauvres, isolés, moins bien informés, mais en général de bonne foi et de bonne volonté. Or ce n’est pas le cas !
Existe-t-elle quelque part, cette société qui inviterait ainsi chaleureusement l’humain nouveau-né à s’accomplir pour devenir capable de cette humanité qui le distingue de l’animal ?
Disons que, dans une échelle de temps qui englobe mille siècles d’histoire, du paléolithique à l’âge d’internet, nous Français et Européens avons tout de même fait des progrès incontestables ; et que malgré ses innombrables faiblesses, fausses routes, faillites, parmi les cent quatre-vingt-douze membres des Nations Unies, la France, qui survit depuis seize siècles, est une des quelques nations tout à la pointe de ce progrès. Donc, ne crachons pas trop dessus….
Mais les Français, eux, ressentent les effets d’une crise profonde ici et maintenant. Ils pensent que cela devient de plus en plus difficile d’être capable d’humanité. La confusion et les surprises révèlent un désarroi général, amplifié bien sûr par le peu de sérieux de la plupart des programmes et débats télévisés qui font presque toute la place aux égos en présence, aux scandales et à leur alimentation.
Nous pouvons en sortir. La racine de cette crise complexe que nous vivons est avant tout fiscale . Nous démontrons ailleurs sur ce site que notre fiscalité étrangle plus particulièrement les changements qui nous sortiraient le plus vite du marasme.